Les Pyrénées n'ont jamais cessé de trembler. Tous les ans, plus de mille séismes sont détectés par nos stations sismologiques dans la chaîne pyrénéenne. Les magnitudes enregistrées sont inférieures ou égales à 3 pour la grande majorité de ces séismes. Néanmoins, une quinzaine d'événements sismiques dont la magnitude est supérieure à 3 ont été décelés chaque année depuis 2013. La probabilité qu'un séisme fort survienne dans les Pyrénées est considérée car, non seulement il serait ressenti des deux côtés de la frontière peu importe sa localisation géographique, mais aussi parce qu’il entraînerait très probablement des pertes humaines et matérielles très lourdes. Le risque sismique est une préoccupation partagée par les pays qui occupent la chaîne pyrénéenne et c'est dans ce contexte précis que le projet POCRISC s'inscrit.
Le projet POCRISC, qu'est-ce que c'est ?
Le POCRISC s'inscrit dans le programme européen POCTEFA 2014-2020 qui finance les projets de coopération transfrontalière entre l'Espagne, l'Andorre et la France. Cofinancé à hauteur de 65% par le Fond Européen de Développement Régional (FEDER), le projet POCRISC est porté par l'Institut Cartographique et Géologique de Catalogne (ICGC) et a débuté au tout début de l'année 2018. Voici la liste des partenaires du projet :
- Institut Cartogràfic i Geològic de Catalunya (Espagne)
- Bureau de Recherches Géologiques et Minières (France)
- Centre d’Essais et de Recherche de l’Entente (EPLFM/CEREN) (France)
- École Nationale d’Ingénieurs de Tarbes (ENIT) (France)
- DEVERYWARE (DW) (France)
- Bureau Central Sismologique Français (CNRS/BCSF) (France)
- Universitat Politècnica de Catalunya (UPC) (Espagne)
- Direcció General de Protecció Civil. Generalitat de Catalunya (DGPC) (Espagne)
- Associació de Consultors d’Estructures (ACE) (Espagne)
- Institut d’Estudis Andorrans (IEA) (Andorre)
Quels objectifs ?
Le projet vise à développer une culture commune du risque sismique dans les Pyrénées en se basant sur la collaboration des acteurs impliqués par ce risque (collectivités territoriales et scientifiques) et sur le partage des informations. Plus précisément, cette collaboration devra permettre de :
- Développer des approches partagées pour l'évaluation du risque sismique afin de permettre la définition des mesures
appropriées à mettre en place pour réduire les vulnérabilités structurelles dans les communes pyrénéennes.
- Favoriser la diffusion des informations. D'une part, une diffusion transfrontalière des pratiques et des outils dans le but de tendre vers leur homogénéisation en France, en Espagne et en Andorre. D'une autre, faciliter la remontée d'informations lors d'une crise post-sismique afin de réaliser, le plus rapidement possible, le diagnostic des dégâts engendrés.
- Améliorer la capacité de collaboration conjointe des services de secours espagnols, français et andorrans par le biais d'exercices de gestion de crise sismique.
Ces éléments sont à développer et à adapter aux besoins du public cible, à savoir les gestionnaires du risque représentés par les collectivités compétentes et les services de secours. En somme, le projet a pour ambition la mise en commun des approches, des outils et des informations entre chaque pays afin de rendre aussi efficace que possible notre gestion du risque sismique. Cette efficacité recherchée passe bien évidemment par la collaboration. Une collaboration qui s'est déjà illustrée avec l'élaboration de l'outil SISPYR grâce auquel la mise en commun des systèmes d'acquisition de données sismologiques produites par les stations espagnols et françaises a été rendue possible.
L'emprise spatiale du projet POCRISC enveloppe les départements français et les provinces espagnoles des Pyrénées en intégrant également les provinces catalanes. La carte proposée ci-dessous illustre la portée du projet.
... et le C-PRIM ?
Jusqu'à fin 2020, le C-PRIM s'est engagé au côté du Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) dans le cadre de l'action 2 du projet POCRISC (le schéma proposé ci-dessous illustre les actions qui structurent le projet). L'action 2 porte sur la communication du projet, un axe exigé par l'Europe mais aussi un élément indispensable pour faire connaître le projet au grand public et aux bénéficiaires. Le C-PRIM s'applique notamment à organiser les rencontres et les ateliers entre les différents partenaires du projet, à alimenter le site web consacré à ce dernier et fournir une assistance à la production de publications.
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