« L'imprévu n'est pas l'impossible : c'est une carte qui est toujours dans le jeu. »
- Comte de Belvèze
Aussi rares que puissent être ou paraître les catastrophes, il est essentiel de s'y préparer car la gestion des crises qu'elles provoquent ne s'improvise pas. Cette préparation s'organise à travers les plans et stratégies réfléchis préalablement et applicables à différentes échelles territoriales. Depuis l'entrée en vigueur de la loi de MOdernisation de la Sécurité Civile (MOSC) en 2004, l'échelon communal est devenu le maillon local de la gestion de crise. Lors de la survenue d'un événement majeur, les communes sont en première ligne. Elles sont les plus à même de se mobiliser et réagir rapidement face à l'imprévu. C'est notamment dans le cadre des Plans Communaux de Sauvegarde (PCS) que les communes recensent les scenarii susceptibles d'impacter leur territoire (en fonction des risques connus), qu'elles réfléchissent à leur capacité de réponse en y intégrant les moyens humains et matériels et qu'elles définissent leur dispositif de gestion de crise. Globalement, le PCS est le fruit d'une réflexion menant à l'élaboration d'une « stratégie communale » à suivre en cas de force majeure. Il prend la forme d'un document opérationnel rassemblant les outils pratiques et d'aide à la décision permettant au maire (qui endosse le rôle de Directeur des Opérations de Secours¹) et à son équipe communale de gérer un événement menaçant l'intégrité des biens et des personnes.
Comment une commune gère-t-elle un événement exceptionnel ou une crise sur son territoire ? Elle le fait en menant des missions dites de « sauvegarde ». Ces missions ont globalement pour but de mettre en sûreté la population vis-à-vis d'un danger et, dans la mesure du possible, de limiter ou d'empêcher les pertes humaines et matérielles.
Concrètement, «
sauvegarder » c'est
:
- Informer et alerter la population lorsqu'un événement, présentant un danger pour celle-ci, survient ou est sur le point de survenir ;
- Mettre à l'abri la population en organisant des évacuations préventives ou en délivrant les consignes de confinement selon la nature du danger ;
- Interdire l'accès à certaines zones ou routes pour empêcher les prises de risque trop importantes ;
- Soutenir moralement la population et l'assister dans ses besoins vitaux (alimentation, eau, hébergement, etc.).
Il s'agit ici des devoirs majeurs qui incombent à une commune; une panoplie d'actions à entreprendre en complémentarité de l'action des secours orchestrée par les Services Départementaux d'Incendie et de Secours (SDIS).
Préserver l'intégrité des biens et des personnes est loin d'être une tâche aisée et ne saurait être mener à bien sans une organisation prédéfinie et connue par les membres qui la composent. « Connue » car il ne suffit pas de réfléchir à une stratégie de gestion de crise et d'élaborer un PCS « tout beau, tout neuf » et de s'en contenter mais il est également nécessaire que cette stratégie soit assimilée par toutes les personnes qui y jouent un rôle (élus, adjoints, agents communaux, etc.).
Les exercices de sécurité civile ont été pensés pour cela. Ils constituent une opportunité
permettant aux acteurs communaux de se rassembler dans le cadre d'une mise en situation pendant laquelle ces-derniers doivent évoluer dans un scénario
fictif
(en fonction des risques connus sur le territoire en question) et gérer une situation de crise
donnée. Ce type d'exercice permet non seulement de préparer les acteurs communaux à la survenue d'un événement imprévu sur leur territoire mais aussi de tester
le
dispositif de gestion de crise d'une commune pour évaluer sa cohérence et son
efficacité.
Le jeudi 14 novembre 2019, le C-PRIM a organisé et réalisé un exercice de sécurité civile pour la commune de Nay (64). Celui-ci a porté sur le risque sismique qui, rappelons-le, concerne largement les communes du massif pyrénéen et de son piémont.
Le principe d'un tel exercice est tout simplement de faire « jouer » les acteurs du PCS de Nay dans un scénario réaliste et réfléchi au préalable. Celui en question a simulé la survenue d'un séisme d'une magnitude modérée sur la plaine de Nay ayant entrainé des conséquences structurelles et fonctionnelles, un peu à l'image du séisme de Teil (07) qui a eu lieu le 11 novembre. Difficile pour les joueurs de connaître les conséquences de ce séisme puisque le scénario prévoyait également la coupure des services de télécommunication (internet et téléphonie).
Malgré les difficultés imposées par le scénario de l'exercice, M. le Maire, Guy CHABROUT, ainsi que toute l'équipe communale mobilisée sont parvenus à prendre les décisions nécessaires et à entreprendre les actions majeures de sauvegarde pour gérer, de leur mieux, un événement d'ampleur.
¹ Il est le responsable en matière de gestion de crise.
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