Les pertes humaines lors d'un séisme sont principalement dues à l’effondrement des constructions sur les populations. L’action sur le bâti demeure donc l’axe principal de la politique de prévention du risque sismique. Attention, l'application des règles de construction parasismique ne garantit pas la viabilité d'une structure après un séisme, mais permet d'éviter son effondrement.
L'Eurocode 8 :
La réglementation parasismique française est fondée sur les normes européennes de l’Eurocode 8 (EC8), définies dans l’arrêté du 22 octobre 2010 et entré en vigueur depuis le 1er mai 2011. Les anciennes règles PS92 on été autorisées jusqu’au 31 octobre 2012 et prolongées jusqu’au 1er janvier 2014. À partir de cette date, l’application de l’Eurocode 8 est devenue la règle.
L’Eurocode 8 décrit la conception, le dimensionnement et le calcul des structures pour leur résistance aux séismes. Le renforcement des biens existants est également détaillé.
Le zonage sismique:
Le territoire national est découpé en cinq zones de sismicité de degré croissant. À chaque commune est attribué un niveau d'aléa. La zone 5, regroupant uniquement les îles antillaises, correspond au niveau d’aléa le plus élevé du territoire national. En métropole, on trouve quatre zones sismiques allant de la zone 1 (très faible sismicité) à la zone 4 (sismicité moyenne, comme les Pyrénées).
Pour connaitre le risque sismique dans votre commune, cliquez ici.
La classification des bâtiments :
Les bâtiments sont classés en catégories d’importance afin que le niveau de protection soit modulé en fonction de l’enjeu associé. Ces classes sont au nombre de quatre. Elle vont du hangar et bâtiments agricoles (classe I) jusqu'aux établissements primordiaux comme les hôpitaux, les casernes de pompiers (classe IV) en passant par les maisons individuelles et les petits bâtiments (classe II) et les grands établissements, les centres commerciaux, les écoles (classe III). Les exigences en terme de réglementation parasismique évoluent en fonction de la classe d'habitation et la zone de sismicité.
Pour les bâtiments neufs, l’Eurocode 8 s’impose comme la règle de construction parasismique de référence.
Il est toutefois possible de recourir à des règles forfaitaires dans le cas de certaines constructions simples, avec l’application des règles simplifiées PS-MI en métropole, ou CP-MI pour les Antilles. Ces dérogations sont valables uniquement sous certaines conditions, notamment concernant la capacité de portance du sol.
En fonction de la zone de sismicité de la commune et de la catégorie d'importance du bâtiment, le maître d'ouvrage a pour obligation de respecter les critères suivants définis dans le tableau ci-contre.
En appliquant les normes parasismiques, le bâtiment doit pouvoir se déformer sans générer de ruptures significatives, en dissipant l’énergie sous forme de déformation plastique. On parle de dimensionnement « en capacité ». Une étude de sol doit obligatoirement être réalisée avant tout projet d'implantation.
Pour plus d'information concernant la construction parasismique d'un bâtiment courant, cliquez ici.
Pour les bâtiments existants, le respect de la réglementation n’est obligatoire que si des travaux conséquents sont envisagés. Un dimensionnement est alors nécessaire avec une minoration de l’action sismique à 60% de celle du neuf. Dans le même temps, les maîtres d’ouvrages volontaires sont incités à réduire la vulnérabilité de leurs bâtiments en choisissant le niveau de confortement qu’ils souhaitent atteindre.
Dans le cadre du renforcement obligatoire, la réglementation impose l’application de règles de constructions issues des règles du neuf :
Dans un bâtiment, on distingue les éléments structuraux de ceux non structuraux. Les éléments structuraux ont une fonction de portance, ce sont eux qui assurent la stabilité de l’ouvrage. Au contraire, les éléments non structuraux (ENS) sont des éléments d’ouvrage ou d’équipement du bâtiment autres que ceux constituant les ouvrages de fondation et d’ossature du bâtiment. On note également la présence de plusieurs équipements techniques tels que les appareils et installations qui assurent le bon fonctionnement d’un ouvrage (chauffage, électricité).
Lors d'un séisme modéré, la chute d'ENS peut générer des blessures aux occupants, gêner leur évacuation ou encore affecter la structure d'un bâtiment. Il est alors primordial d’assurer leur stabilité.
Un Plan de Prévention des Risques Sismiques (PPRS) est un document élaboré par l'Etat qui délimite les zones soumises au risque sismique dans une commune dans le but d'y prescrire des mesures préventives. Il réglemente alors l'utilisation du sol, allant de l'interdiction de construire à la possibilité de construire sous conditions. Le PPRS se base sur un « microzonage sismique » mené à l’échelle communale et adapté au contexte sismique local.
Ce plan se substitue à la réglementation nationale et peut imposer des règles de construction plus adaptées au contexte sismique local ainsi que des prescriptions techniques visant au renforcement des bâtiments existants. Le coût des travaux imposés ne peut pas dépasser 10% de la valeur vénale du bien.
À l'occasion du webinaire réalisé le 11 juin 2020, deux conférences ont été présentées. Les diaporamas sont aujourd'hui à votre disposition :
Durant l'ensemble du mois de novembre et décembre 2021, le C-PRIM a organisé un cycle de web-ateliers sur la conception et la construction parasismique. Plusieurs thématiques ont été abordées : la réglementation; la constructions de structures en béton, en bois ou en métal face aux séismes ; le renforcement de l'existant ; ainsi que les principes de renforcements des éléments non-structuraux.
Retrouvez en cliquant ici les retranscriptions vidéos de ces webinaires ainsi que les diaporamas présentés.
Retrouvez en cliquant ici la retranscription vidéo de ce webinaire ainsi que les diaporamas présentés.
En collaboration avec la DDT65 (Direction Départementale des Territoires des Hautes-Pyrénées), le C-PRIM a élaboré des plaquettes de sensibilisation sur les constructions et le renforcement parasismique dans les Pyrénées. Pour les consultez, cliquez ici.
Le Plan séisme propose également de visiter "la cité du parasismique". Pour consulter cette plateforme en ligne, cliquez ici.
Autre documentation disponible :